Irlande O'rama(Irlandorama)
Le trèfle, un des emblèmes d'Irlande remontant, selon la légende, à Saint Patrick qui l'utilisait pour expliquer la Sainte Trinité
Images d'Irlande

Burren
Dingle
Kerry
Kilkenny
Dublin
Galway
Connemara
Carte
English version
(cliquez sur les images pour agrandissemant)

Tenté par un voyage en Irlande, l'île d'Emeraude qui décline le vert sous toutes ses nuances.?

Afin de vous en donner une idée, ce site vous propose plus de 100 images de notre propre tour d'une semaine en Eire (nom gaëlique de la République d'Irlande) en août 2004, ainsi qu'un bref rappel historique ci-dessous.

 
   
En 1986, des fouilles mirent à jour ici les restes de 14 adultes
   

Ces photos d'Irlande sont parfois en demi-teinte, car le temps irlandais change souvent, alternant l'obscurité résultant de lourds nuages accompagnés d'ondées, avec de belles éclaircies. Ceci étant, le climat est agréable pour le touriste, car très tempéré (hivers doux, étés frais), la "verte Erin" profitant des vents tièdes de l'Atlantique et des eaux chaudes du Gulf Stream.

Qu'est-ce qui fait de l'Irlande une destination touristique intéressante ? Principalement un milieu naturel préservé. L'Irlande, pays rural à faible densité humaine, est restée longtemps pauvre et à l'écart de toute industrialisation ou agriculture moderne intensive, ce qui a laissé intacts la plupart de ses sites naturels.

L'Irlande connaît aujourd'hui au sein de l'Europe un important décollage économique qui s'effectue toutefois en ménageant son environnement naturel, identifié comme une richesse et un facteur économique primordial de développement. Tirée par le tourisme, son économie actuelle privilégie une agriculture et des industries propres.

   
   
Le dolmen de Poulnabrone (~2500 ans avant J.-C.)
sur le plateau calcaire du Burren
         

 

Inutile d'ajouter que les habitants se sont montrés, fidèles à leur réputation, très accueillants. Un résumé de leur histoire montre à quel point il a fallu qu'ils aiment passionnément leur pays pour résister depuis le 12 ième siècle à l'envahisseur britannique et finalement acquérir (chèrement) leur indépendance en 1920.

 

A l'extrêmité ouest de l'Europe, l'Irlande est restée longtemps le dernier bastion celtique, avant de connaître les invasions des Vikings puis des Britanniques
Le trèfle, un des symboles de l'Irlande, datant de  Saint Patrick qui s'en servait  pour expliquer le concept de la Sainte Trinité
Un peu d'histoire d'Irlande
Le 17 mars, jour de la Saint-Patrick, les irlandais arborent un bouquet de trèfles (shamrock)
La croix celtique que l'on retrouve sur les tombes des cimetières irlandais

L'ile d'Irlande connut l'âge de pierre de 6000 à 1750 avant J.-C., puis l'âge de bronze de 1750 à 500 avant J.-C., avant d'être un refuge pour des tribus celtiques, les Gaëls, chassées d'Europe par les invasions barbares.

 

L'Irlande celtique

             
   

L'Irlande devenue celtique restera à l'écart de toute invasion majeure de 500 avant J.-C. jusqu'en 795 après J.-C. Elle échappera ainsi à la destruction de la puissance celtique par les Germains puis par les Romains qui s'arrêtèrent en Bretagne (Angleterre), et connaîtra 13 siècles d'une paix relative qui ont forgé son identité profonde.

Elle est alors divisée en 5 provinces - chacune divisée en petits royaumes -, dont 4 existent encore et constituent l'Irlande actuelle : l'Ulster, le Munster, le Leinster et le Connacht (ou Connaught). L'ensemble est placé sous l'autorité d'un roi suprême à Tara dans le Comté de Meath qui formait avec le Comté de Westmeath la 5ième province.

A partir du 5ième siècle l'Irlande sera le dernier bastion de la civilisation celtique.

 
   
Un fort de pierre circulaire (~1500 avant J.-C.)
dans la région du Kerry
             

 

 

Aujourd'hui la langue irlandaise, le gaëlique irlandais (qui appartient, comme l'erse écossais, le gallois ou le breton, au groupe des langues celtiques) est encore parlé en Irlande, où chaque inscription est écrite en anglais et en gaëlique. Si la langue anglaise l'a impitoyablement remplacé comme langue parlée, il demeure la 1ère langue officielle de l'Eire et un emblème majeur de l'identité irlandaise.

 

Double inscription anglais/gaëlique



 

 

 

 

L'Irlande christianisée

L'Irlande rayonne alors à l'extérieur. Les Celtes irlandais colonisent l'ouest de l'Ecosse et de l'Angleterre au 4ème et 5ième siècle. Convertie au christianisme par Saint Patrick de 432 à 461, l'Irlande développera du 6ième au 11ième siècle une organisation originale fondée sur le monachisme. Au 6ième siècle, tandis que les barbares envahissent l'Europe continentale, de nombreux monastères apparaissent en Irlande, et des moines comme Saint Colomban ou Saint Gall seront les premiers d'une longue lignée de moines irlandais à partir rechristianiser le continent.

 

 
   
L'exemple le mieux conservé de cette forme d'oratoires qui constituent une  transition entre les oratoires antérieurs  en forme de ruche à base circulaire  et les futures cathédrales à base rectangulaire
   

L'Irlande subit à partir de 795 des invasions de vikings venus du Danemark et de la Norvège. Ceux-ci, venus initialement pour piller l'île, commenceront à s'y installer à partir de 841 en fondant des villes côtières (Dublin).

En 1014, le roi du Munster, Brian Boru bat les forces associées des Vikings et du roi du Leinster à Clontarf, sur le rivage nord de la baie de Dublin. Cette victoire marque la fin de l'expansion des vikings qui finiront par s'intégrer définitivement en s'adaptant aux moeurs gaëliques.

   
   
L'oratoire de Gallarus (~9ième siècle)
Péninsule de Dingle


 

L'Irlande anglo-normande (1169 - 1539)

En 1159 Henri II, roi d'Angleterre, reçoit du pape Adrien IV le titre de Seigneur d'Irlande.

En 1169 une armée anglo-normande dirigée par Richard de Clare, alias "Strongbow", pénètre en Irlande à la demande de Dermot MacMurrough, roi déposé du Leinster, afin de l'aider dans la lutte intertribale qui l'oppose au roi du Munster.. A partir de cette date l'Angleterre va jouer un rôle permanent dans les affaires irlandaises.

             
   

Les anglais vont désormais chercher à asseoir leur influence en Irlande, par la force armée et la politique.

Les statuts de Kilkenny de 1366, établissant la distinction entre Anglo-Normands et Irlandais et interdisant aux premiers de se mélanger aux seconds ou d'adopter les moeurs locales, ne parviendront toutefois pas à leur but, et au 15ième siècle la zone sous influence anglaise se limite à une étroite bande côtière allant de Dundalk en Ulster au sud de Dublin.

 
Le château initial construit par William de Clare fut acquis par l'influente famille des Butler, Comtes d'Ormond, qui le  posséda jusqu'en 1715. Il fut le siège du parlement irlandais à partir de 1631. Il a été restauré par l'Etat irlandais afin de donner un aperçu de la vie de la noblesse anglo-irlandaise
   

Le château de Kilkenny (12ième siècle)
             

 

Réforme anglicane et colonisation (1539 - 1691)

L'emprise anglaise allait se durcir avec l'application forcée de la Réforme anglicane et la dissolution des monastères en 1539, la proclamation d'Henri VIII comme Roi d'Irlande et la colonisation, dite "Plantation", par des immigrants anglais.

De multiples rébellions des irlandais et des "vieux anglais" catholiques d'Irlande vont dès lors se succéder, celle des Desmond sévèrement réprimée par Elisabeth 1er, puis celle de Hugh O'Neill, comte de Tyrone, et de Rory O'Donnell, comte de Tyrconnell, qui après avoir battu l'armée anglaise à la bataille de Yellow Ford en 1598 seront défaits au siège de Kinsale en 1601, avant de se soumettre en 1603. Leur exil en 1607, appelé la "fuite des comtes" marque la fin du pouvoir gaëlique en Irlande.

 
   
Construite en 1460, cette maison forte a été restaurée et meublée à partir de  1950 afin de retrouver son aspect du 16 ième siècle. Elle  est entourée du Folk Park, reconstitution vivante de la vie paysanne du début du 20ième siècle, incluant un village entier constitué à partir d'authentiques maisons irlandaises déplacées ici
   

 

A partir de 1649 Olivier Cromwell va "pacifier" l'Irlande avec une grande brutalité, déportant des régiments entiers en Espagne et au Portugal (plus de 30000 hommes) et de nombreux civils comme esclaves aux Antilles, et confisquant les terres des catholiques.

En 1678 la conjuration Oates donne lieu à de multiples exécutions. En 1685 la révocation de l'Edit de Nantes conduit de nombreux huguenots à fuir en Irlande où le nouveau roi d'Angleterre, le protestant Guillaume III d'Orange, défait le roi catholique déchu Jacques II à la bataille de la Boyne en 1690, puis assiège l'armée irlandaise à Limerick.

Le traité de Limerick permet aux assiégés surnommés les "Wild Geese"(Oies sauvages) de se rendre avec les honneurs et de partir en France où beaucoup rejoindront l'armée du roi.

 
   
Le château de Bunratty
sur la route entre Limerick et Ennis

.

Hégémonie anglo-irlandaise (1691 - 1798)

Le traité de Limerick garantissant les droits des catholiques sera vite oublié et les Lois pénales vont restreindre sévèrement les libertés de culte et d'éducation des catholiques.

             
   

Pendant un siècle le pays va traverser une période de paix et de prospérité relative.

Pendant cette période débute une forte émigration transatlantique, en particulier des presbytériens d'Ulster, appelés les Scotch-Irish, qui auront une grande influence aux Etats-Unis. Un quart des présidents américains sont des descendants de colons irlando-écossais. (...Kennedy, Reagan, Clinton).

Après deux tentatives d'invasion française en 1796 et 1798, l'Irlande se dote d'une cinquantaine de tours de vigie "Martello" le long de ses côtes.

 
   
Tour de vigie dans l'estuaire du Shannon
             

En 1798 la Rébellion des Irlandais unis, fomentée par Wolfe Tone, sera réprimée férocement et 30000 rebelles tués.

 

L'Irlande dans le Royaume-Uni (1798 - 1921)

En 1800, l'Acte d'Union supprime le parlement irlandais, l'Irlande étant désormais représentée directement à Westminster avec 100 députés et 28 lords.

En 1803 une rébellion conduite par Emmett avortera. Emmett sera pendu, mais son discours lors de son procès inspirera les futures générations de nationalistes.

L' avocat catholique Daniel O'Connell, surnommé le Libérateur du peuple irlandais, est élu député du Comté de Clare en 1823, en faisant une campagne pour l'abrogation de l'Acte d'Union et la reconnaissance des catholiques. En 1829, il fera adopter l'Acte d'émancipation des catholiques leur permettant de siéger au Parlement.

L'émigration vers les Etats-Unis atteint un point culminant avec la Grande Famine de 1846-48 : l'Irlande perdra par décès ou émigration la moitié de ses 8 millions d'habitants.

 
   
L'Eire a pour emblème national un instrument de musique, la harpe celtique (elle figure au dos des pièces d'euro). La musique traditionnelle est ancrée dans la culture irlandaise, et se manifeste librement un peu partout (pubs, rues, concerts).
   

 

En 1858, un groupe révolutionnaire, la Fraternité républicaine irlandaise, est créé dont les membres prennent le nom de fenians. L'Eglise anglicane d'Irlande alors Eglise officielle de l'Etat en est séparée en 1869.

En 1870, Isaac Butt fonde l'association pour le Home Rule, dont Charles Parnell, propriétaire terrien protestant, devient le chef populaire.

1902 voit la naissance d'un nouveau parti révolutionnaire pour l'indépendance, le Sinn Féin ("Nous-mêmes"), qui prendra le pas aux élections de 1918 sur les Home Rulers.

De 1919 à 1920, l'IRA (Irish Republican Army) ,sous la direction de Eamon de Valera et Michael Collins, mène une guerre d'indépendance en lançant une campagne d'actions pour empêcher l'administration de l'Irlande par la Grande-Bretagne.

En décembre 1920, la loi "Government of Ireland Act" partitionne l'île entre l'Irlande du Sud - comprenant 26 des 32 comtés d'Irlande - dont le parlement siège à Dublin et l'Irlande du Nord - comprenant 6 des 9 comtés de la province d'Ulster - dont le parlement est à Belfast.

 
   
Monument de Dublin
à la mémoire de Charles Parnell (1846-1891)

 

L'indépendance et la partition de l'Irlande (1921 - aujourd'hui)

Ce partage fut accepté par les "Unionistes" d'Ulster mais rejeté par le Sinn Fein qui poursuivit sa campagne militaire pour une république irlandaise unie. Dès le printemps 1921, l'Irlande du Nord se constituait avec une forte majorité protestante.

             
   

En décembre 1921, le traité de Londres donnait naissance à l'Etat libre d'Irlande, avec un statut de dominion du Commonwealth à l'indépendance limitée, maintenant le nord-est du pays au sein du Royaume-Uni, conformément aux voeux de la majorité de ses habitants.

Si ce traité satisfait la majorité de la population représentée par les "Nationalistes" modérés, les "Républicains" de De Valera le rejettent et veulent continuer le combat pour un Etat d'Irlande comprenant les 32 comtés de l'île. Il s'en suit une guerre civile qui dure un an (1921-22) ,et qui verra le succès des Nationalistes face aux Républicains.

En 1937 le nouvel état adopte une nouvelle Constitution et prend le nom officiel d'Eire. En 1948, il quitte le Commonwealth et devient République et Etat indépendant en prenant le nom de République d'Irlande.

 
Le drapeau de la République d'Irlande. Le vert est la couleur des catholiques, l'orange celle des protestants, le blanc symbolise l'espoir de paix entre les deux communautés
   
Le drapeau de la République d'Irlande
             

 

L'Irlande européenne et moderne

L'entrée de la République d'Irlande dans la CEE en 1973 ouvre une période de prospérité agricole et l'accès à des fonds de la Communauté pour des programmes de développement.

 
   
L'île d'Irlande a gardé, malgré la partition, sa structure originelle héritée des temps celtiques, en provinces et comtés
   

 

L'émigration a cessé, mais l'Irlande du Sud ne compte que 3.9 millions d'habitants, sur un total de 5.5 millions pour l'île d'Irlande, alors qu'on estime le nombre total de personnes d'origine irlandaise dans le monde, la diaspora irlandaise, à 60 millions.

Néanmoins, au cours du XXième siècle, après les sanglants conflits de l'indépendance, l'Irlande aura connu une grande stabilité politique, et sera passée de la pauvreté à la prospérité.

Depuis le début des années 90, l'Irlande connaît un fort développement économique, le plus élevé d'Europe, grâce en particulier aux investissements étrangers dans les domaines technologiques, et est devenue aujourd'hui un bassin d'emploi.

Par comparaison avec l'expression "tigres asiatiques" utilisée pour les pays de l'Asie du Sud-Est pendant leur période de croissance rapide, l'expression " Tigre celtique" est employée pour la République d'Irlande pendant la période de forte croissance économique entre les années 1990 à 2002.

Les succès de l'économie irlandaise ont contribué à améliorer un moral auparavant assez bas, et à atténuer le sentiment d'infériorité qui accablait la société irlandaise depuis des décennies. La République d'Irlande est devenue une société européenne moderne aux yeux de tous.

Ses performances sont également remarquables dans le domaine sportif (rugby, football, golf, equitation...). La qualification de l'équipe de France de football pour le Mondial 2010 dépendra de son match de barrage contre l'Irlande (aller le 14/11/2009 en Irlande et retour le 18/11/2009 en France) !

 
   
Les 4 provinces d'Irlande et leurs Comtés

 

Haut de page


 

Burren
Dingle
Kerry
Kilkenny
Dublin
Galway
Connemara
Carte


 
Villes européennes avec LiensUtiles.org
Photos voyages paysages ambiances et vie sauvage

Copyright © WEB-SY - Août 2004
 
Rédaction et photographies : Marc GERONDEAU
 
Mentions légales